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Nouveaux acteurs du paiement B2B : la révolution venue des plateformes
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Publié le

March 27, 2025

Nouveaux acteurs du paiement B2B : la révolution venue des plateformes

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Nouveaux acteurs du paiement B2B : la révolution venue des plateformes

Des géants de la tech aux plateformes de la supply chain, la carte du paiement interentreprises est en train d’être redessinée

Longtemps territoire réservé des banques et des systèmes legacy, le paiement B2B connaît une transformation profonde, portée par des acteurs inattendus. Plateformes technologiques, logisticiens digitaux, fintechs… Ces nouveaux venus ne se contentent pas de disrupter le secteur : ils redéfinissent la manière dont les entreprises paient, financent et gèrent leurs flux de trésorerie.

Ce basculement n’est pas seulement technologique. Il marque une redistribution des cartes : celui qui contrôle la plateforme sur laquelle les affaires se font contrôle, de plus en plus, le flux de paiements qui s’ensuit.

La tech s’invite dans la finance d’entreprise

Amazon, Google et Apple ne sont plus uniquement des marques grand public. Elles investissent désormais le cœur des opérations financières B2B.

Amazon, via sa plateforme Amazon Business (plus de 35 milliards de dollars de ventes annuelles en 2023 selon Statista), va bien au-delà d’un simple marketplace d’achats. Elle intègre des services de crédit avec Amazon Lending, qui a déjà octroyé plus de 5 milliards de dollars de prêts à des PME partenaires. L’entreprise devient un acteur du financement des entreprises opérant sur sa plateforme.

Apple, de son côté, avance discrètement sur le terrain B2B. Son offre Apple Business Essentials allie gestion de flotte, support et stockage cloud, avec à la clé des possibilités de financement pour les entreprises. Son produit Apple Pay Later, pensé à l’origine pour le grand public, pose les bases de modèles de paiement fractionné adaptables aux transactions B2B.

Google joue un rôle plus structurel, en développant des infrastructures. Avec Google Pay for Business et ses partenariats avec des acteurs comme Synapse ou Plaid, il crée des ponts entre les systèmes de paiement et les écosystèmes marchands, en particulier dans les marchés émergents. Ce type d’infrastructure peut facilement s’appliquer à des cas d’usage B2B plus complexes.

Ces entreprises n’entrent pas dans la finance en se transformant en banques. Elles le font en intégrant des services financiers directement dans les plateformes de gestion, en capitalisant sur leur maîtrise des données et de l’expérience utilisateur.

Les plateformes logistiques et achats deviennent des hubs de paiement

Ce n’est pas dans la finance que les plateformes d’achat ou de logistique ont fait leurs armes. Pourtant, ce sont elles qui, aujourd’hui, innovent le plus dans le paiement B2B.

Flexport, au départ commissionnaire digital de transport international, propose désormais des services de financement de factures, d’avance sur douane et de crédit export. D’après ses chiffres, plus de 40 % de ses clients entreprises utilisent ses services financiers pour mieux gérer leur trésorerie.

Coupa et SAP Ariba, leaders des logiciels de gestion des achats, intègrent quant à eux des modules de paiement et des options de financement anticipé. Grâce à la richesse des données transactionnelles qu’elles gèrent (bons de commande, livraisons, factures validées), ces plateformes sont idéalement positionnées pour offrir du financement embarqué, comme l’escompte dynamique ou les paiements conditionnels.

Tradeshift, enfin, combine gestion des fournisseurs, facturation et financement de la supply chain dans une seule interface. En connectant acheteurs, fournisseurs et financeurs, elle transforme le service achats en levier de gestion du besoin en fonds de roulement. Sa collaboration avec HSBC ou Santander illustre bien cette tendance : les banques s’intègrent désormais dans des écosystèmes tiers, au lieu d’imposer leurs propres interfaces.

Ces plateformes transforment le rôle du paiement : d’un processus séparé, il devient un composant natif de la gestion des opérations.

Les banques traditionnelles à la peine

Face à ces évolutions, les banques de détail perdent du terrain. Leur modèle repose encore sur des infrastructures fragmentées (SWIFT, SEPA, virements manuels), coûteuses et peu réactives. Leur interface n’a pas évolué au rythme des attentes des PME et des services achats.

Pendant ce temps, les fintechs comme Stripe, Airwallex ou Adyen ont transformé le paiement en infrastructure programmable. Via des API, elles proposent des paiements multicurrency, des flux automatisés, de la gestion de trésorerie… autant de fonctionnalités désormais standard pour les entreprises digitales.

Stripe Treasury, par exemple, permet à des marketplaces ou plateformes SaaS de gérer des flux de paiement complexes comme une banque… sans en être une. La fintech devient à la fois l’infrastructure et le produit.

Des acteurs comme Bill.com, Melio ou Payoneer s’adressent directement aux PME, avec des interfaces simples, rapides et connectées à leurs outils de gestion. D’après Deloitte (2023), 60 % des entreprises de taille intermédiaire prévoient de changer de prestataire de paiement B2B d’ici 2025, principalement à cause de l’expérience utilisateur offerte par les banques.

Face à cette évolution, certaines banques choisissent de coopérer. L’exemple de JP Morgan, qui a investi dans Taulia ou racheté la plateforme de paiement de Volkswagen, illustre ce repositionnement : s’intégrer aux flux, plutôt que d’essayer de les contenir.

La plateforme devient le point d’entrée du paiement

Ce mouvement de fond va au-delà d’un simple changement de prestataire. Il annonce une reconfiguration de l’infrastructure B2B : le paiement se détache de la banque et se rattache à la plateforme où l’activité se produit.

Pour les équipes finance et achats, cela change la donne :

• Les paiements ne se font plus via un portail bancaire, mais directement depuis un ERP ou un outil de procurement.

• Le financement est déclenché automatiquement à partir de données transactionnelles.

• Le paiement devient un levier stratégique de gestion de trésorerie.

D’après Bain & Company (2023), la finance embarquée en B2B pourrait générer 500 milliards de dollars de revenus annuels d’ici 2030, essentiellement captés par des plateformes non bancaires.

Ce n’est donc plus celui qui exécute le paiement qui détient la valeur, mais celui qui détient le contexte. Amazon Business, SAP Ariba ou Flexport ne sont pas seulement des fournisseurs de services : ils deviennent les nouveaux centres de gravité de la finance interentreprises.

Références

• Deloitte (2023). Digital transformation in B2B payments

• McKinsey & Company (2022). The new growth engine in B2B payments

• Statista (2024). Amazon Business annual sales

• Forbes (2023). Flexport’s fintech evolution

• Harvard Business Review (2021). Why Big Tech is banking on financial services

• Bain & Company (2023). Embedded finance in B2B ecosystems

• Tradeshift (2022). Quarterly Index: Supply Chain Finance Trends

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À propos de l'auteur
Alexis Delplanque
Co-Founder & Chief Sales Officer @ DJUST

Expert dans les domaines des ventes B2B, de la stratégie de vente, du commerce électronique, des achats électroniques et de la diversification des revenus